Elles sont des milliers éparpillées sur nos trottoirs, sans
toutefois qu'on ne les remarque. Les plaques en fonte (égout,
gaz, électricité, telecom...), portes mystérieuses vers les
entrailles des villes, constituent des éléments du patrimoine
urbain au graphisme soigné. Elles sont les témoins de l'histoire
de la ville, de son urbanisation. Pourtant, rares sont les
passants qui s'arrêtent pour observer leur esthétisme et
s'interroger sur ce qu'elles cachent.
Depuis 2020, l'artiste lyonnaise Mélanie Rostagnat s'est donné
pour mission de colorer ces plaques en peignant leurs reliefs.
Pour leur donner un nouvel éclat, sublimer leurs motifs, les
rendre visibles et en faire un support artistique original. Une
incitation à regarder autrement son environnement, à prendre le
temps de scruter les petits détails qui jaillissent de la rue.
Après avoir découvert son travail dans les rues de Paris où elle
est installée (à retrouver sur son compte Instagram
@lestrottoirs), je propose comme projet, dans le cadre du budget
participatif 2024 de la Ville de Lyon, de la faire intervenir
dans le(s) 3e et 6e arrondissement pour qu'elle colore les
plaques situées aux abords de quelques établissements scolaires.
L'idée serait qu'elle s'associe avec plusieurs classes du
quartier. Après avoir fait un repérage des modèles de tampons
existants dans les environs de leurs écoles, les enfants
participants au projet pourraient être invités à colorer ces
plaques sur des affiches dont l'artiste pourrait s'inspirer pour
aller peindre "en vrai" les plaques des environs. Ce projet
pourrait ensuite donner lieu à une exposition mêlant les affiches
des enfants et les photos des oeuvres réalisées dans la rue dans
un lieu culturel de l'arrondissement.
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